Une commune sportive

Le sport et les loisirs doivent devenir populaires dans le vrai sens du terme : accessibles à tous et avec la participation de tous. Le sport aide à apprendre à aller à la rencontre des autres. Une offre sportive à bas prix contribue ainsi à une société solidaire. L’activité physique et le sport sont en outre bénéfiques pour la santé. Le sport pour tous est un outil puissant de lutte contre l’obésité, en particulier chez les jeunes. Faisons le choix d’un sport libéré de l’argent, d’un sport pour tous. Faisons le choix d’une politique sportive qui soutient les centaines de milliers de bénévoles du monde associatif sportif. Mais comme les exploits des Diables rouges le montrent aussi, le sport de haut niveau peut aussi réunir, enthousiasmer des millions de personnes… et les inciter à faire du sport. Le sport de haut niveau, et le sport amateur quotidien sont donc liés. Santé physique et mentale, épanouissement individuel et collectif : une société plus sportive est bénéfique pour tous.

Ce que nous voulons

Un. Des infrastructures sportives performantes, ouvertes à toutes et tous

  • Nous voulons que la commune intervienne dans les coûts d'affiliation à un club de sport. Les chèques-sport schaerbeekois sont actuellement de 60 euros (120 euros pour les femmes) et n’ont pas été augmentés d’un cent sous cette législature malgré l’inflation. Nous proposons de doubler leurs montants. À Saint-Josse, la commune rembourse jusqu’à 2650 euros du montant d’inscription à clubs sportifs.
  • Nous voulons un plan de développement du sport par commune et au niveau régional. Nous demandons de publier au plus vite le cadastre des sports que la Région détient.
  • Nous rendons accessibles les salles de sport des écoles. 
  • La commune de Schaerbeek doit regrouper son infrastructure sportive dans un centre sportif intégré et mettre fin aux différentes ASBL dispersées.
  • Nous rénovons les salles et terrains de sport communaux pour une pratique du sport dans les meilleures conditions.
  • Le Kinetix doit proposer des tarifs préférentiels aux Schaerbeekois.
  • Nous diminuons les tarifs de l'offre sportive publique de proximité pour améliorer l’accessibilité. Nous harmonisons (vers le bas) les tarifs des centres sportifs communaux sur l’ensemble du territoire de la Région bruxelloise. Nous refusons donc de faire payer plus cher les non-habitants de la commune pour les centres sportifs communaux.
  • Nous réalisons des campagnes de sensibilisation pour inciter les jeunes filles à pratiquer du sport.

Deux. Investir dans le sport à l'école

  • Nous misons sur les activités sportives à l’école : au plus tôt le jeune apprend, au plus il sera incité à pratiquer du sport tout au long de sa vie.
  • Nous visons la gratuité des cours de natation proposés à l’école.

Trois. Soutenir le secteur sportif

  • Nous voulons développer un statut pour les travailleurs sportifs : animateurs, éducateurs, entraîneurs, etc. Les bénévoles représentent aussi une valeur ajoutée pour les organisations et associations, mais ne les substituons pas à du personnel bien formé.
  • Nous avons confiance dans l’expérience et l’expertise des clubs et renforçons leur financement.

Vision

L’accès au sport est, à l’image de notre société, très inégal. Le sport est de plus en plus considéré comme une marchandise dans cette société et les utilisateurs de ce service sont considérés comme des consommateurs ou des clients ; un produit de luxe accessible à ceux qui en ont les moyens et non pas comme un droit pour tous nos enfants. Le sport qui fait partie de la culture populaire est complètement délaissé par le service public et est la proie du marché privé et du business.

Notre vision va à l’encontre de ce constat. Selon nous, il faut renforcer le secteur professionnel et le secteur public afin que le sport soit accessible à l’ensemble de la population. Le sport est une nécessité sociale. Il permet l’émancipation personnelle et le progrès social. Il fait partie de notre culture populaire et est essentiel pour la cohésion sociale de notre société.

C’est une source de bien-être, autant pour la santé physique que mentale. Le stress, l’asthme, l’obésité, le diabète, ou encore le manque de motricité sont très répandus parmi la population bruxelloise et chez les jeunes en particulier. Il n’y a pas assez de place pour l’exercice physique dans les écoles en Belgique. Chez les adultes s’ajoute la flexibilité au travail qui entraîne de nombreux « burnout ». Le taux de chômage élevé chez les jeunes adultes constitue également un facteur de déséquilibre et de stress pour les personnes qui le subissent qui influe sur la santé mentale et physique. Enfin, on constate aussi que les jeunes filles et les femmes pratiquent moins le sport.

Le sport est un vecteur essentiel de cohésion sociale. Les clubs de sports ont comme base le tissu social de nos quartiers. Ils peuvent stimuler les talents de nos jeunes, les aider à s’épanouir et trouver leur place dans la société. Sa capacité d’inclure les jeunes dans un projet commun est unique. Un projet où ton nom, ta couleur de peau ou ta religion ne mène pas à l’exclusion pour des motifs de discrimination.

Pourtant, les investissements sont prioritairement consacrés pour les opérations de prestige et de marketing avec visibilité commerciale, comme le projet de stade de foot national. Les stades de foot aux normes européennes non accessibles à la population locale sont privatisés et deviennent ainsi inaccessibles pour beaucoup. Pour nous, il ne s’agit pas d’une vision manichéenne dans laquelle il faut choisir entre sport de haut niveau uniquement, et sport accessibles à tous uniquement comme le font trop souvent les politiques traditionnels : les deux se complètent et se renforcent.

Combien de jeunes enfants ont envie de se lancer dans l’athlétisme après les exploits de Nafssatou Thiam ? Combien de jeunes garçons et filles n’ont qu’une envie : apprendre à dribbler comme le fait si bien Eden Hazard ? Nous voulons développer le sport populaire, accessible à tous. Et pour cela, le sport de haut niveau peut aider.

Un. Des infrastructures sportives performantes, ouvertes à toutes et tous

Pour faire un état des lieux correct et adapté à la réalité, voir les lacunes et déterminer les besoins prioritaires, nous avons besoin d’un cadastre. Celui-ci existe déjà, mais n’est pas publié. Nous demandons à la Région de le publier le plus rapidement possible.
Nous voulons développer un plan d’ensemble pour la Région et pour chaque commune. Il y a beaucoup de gens, de clubs sur le terrain qui font un travail quotidien formidable et participent à l'offre sportive des communes et de la région, mais il n’y a pas de plan d’ensemble, de coordination générale. Où renforcer l'offre disponible, où mettre davantage de moyens ? Comment utiliser au mieux, les terrains, halls de sport et salles de sport existantes dans chaque commune ? Cela doit être réglé au niveau régional. Il en va de même au niveau des tarifs. Pourquoi une entrée à la piscine des « Bains de Bruxelles » coûte-t-elle 2,8 euros pour les Bruxellois, 4 euros pour les non-Bruxellois, alors qu’à la piscine d’Ixelles, le tarif est de 2 euros pour les Ixellois et 3 euros pour les non-Ixellois ? Nous voulons harmoniser (vers le bas) les tarifs des piscines et des centres sportifs communaux dans la Région bruxelloise. La frontière communale ne peut pas être une frontière sportive.
La Région doit prendre des mesures pour stimuler les pratiques sportives au sens large. En termes d’infrastructures indispensables pour atteindre cet objectif, il y a toujours une pénurie de piscines (nous visons une piscine communale par commune, c’est un minimum), et aussi de grandes salles pour pouvoir organiser des événements en tant que club de sport. Construire plus de centres sportifs de quartier en lien direct avec leur environnement serait aussi un formidable outil de cohésion sociale, où les jeunes pourraient contribuer à améliorer leur propre quartier et renforcer le lien social.
Beaucoup de salles de sport sont abandonnées au profit de multinationales du secteur. Il faut payer 25 à 50 euros par mois pour avoir accès à leurs services. C’est largement au-dessus des moyens d’une bonne partie de la population. La commune et la Région doivent intervenir afin de cesser cette situation de déclin.
Les tarifs de l'offre sportive et des loisirs peuvent devenir un outil au service d’une politique sociale. Baisser le prix d’entrée des activités sportives de quartier et des piscines a un impact positif sur le nombre de Bruxellois qui font du sport. La politique menée actuellement par les communes ne parvient pas à contraindre les exploitants privés des infrastructures sportives à proposer un accès à des conditions avantageuses. Nous proposons également de doubler les montants des chèques-sport pour rendre les activités sportives plus accessibles dans la commune. À Saint-Josse, la commune rembourse jusqu’à 2650 euros du montant d’inscription à clubs sportifs.

Du côté néerlandophone, il y a la « paspartoekaart » dont on pourrait s’inspirer largement pour étendre et amplifier l’accessibilité. Avec cette carte, tous les Bruxellois ayant droit à une allocation majorée peuvent bénéficier d’une réduction pour les manifestations culturelles et sportives. La Vlaamse Gemeenschapscommissie propose des camps sportifs et des terrains de sport pendant les vacances où les enfants avec une allocation majorée peuvent également bénéficier d’une réduction.
Au-delà de ces mesures et pour attirer un maximum de jeunes et rendre réellement démocratique l’accès pour toutes et tous, il nous paraît aussi important d’encourager les clubs sportifs à investir dans le développement social de leur quartier. Par exemple en faisant des visites à domicile dans le quartier avec les jeunes dans les familles, avec l’école et la municipalité.

Enfn, nous serons particulièrement attentifs à ce que les femmes et les jeunes flles aient accès en pleine égalité au sport. Trop souvent, elles ne pratiquent plus de sport pour s’occuper du ménage. Nous voulons inverser cela en lançant des campagnes de sensibilisation spécialement adressées au public féminin.

Deux. Investir dans le sport à l'école

Inclure le sport dans les priorités de l’enseignement serait une première étape indispensable. Plus de sport à l’école aussi bien durant les cours que dans l’extra-scolaire comme dans les pays scandinaves qui ont largement fait leurs preuves.
Il faut davantage familiariser les enfants avec le sport dès l’école primaire, non seulement durant les heures de cours, mais aussi sur le temps de midi et après l’école. Entre autres pour des raisons évidentes de santé physique et mentale et de cohésion sociale. Le sport à l’école permet aussi de développer l’esprit d’équipe, la confance en soi, la camaraderie, le respect, le fair-play : des valeurs à inculquer à notre jeunesse.
Nous voulons favoriser la collaboration entre les écoles et les associations sportives, renforcer les synergies possibles dans une logique de proximité.
Nous voulons faire en sorte que chaque élève sache nager en sortant de primaire. Aujourd’hui, de trop nombreux élèves n’ont pas accès aux cours de natation, faute de piscines en Région bruxelloise. Cela doit changer. Apprendre à nager est une question de sport, de santé publique (les bienfaits de la natation ne sont plus à démontrer), mais également de sécurité : tout le monde doit savoir nager.

Trois. Soutenir le secteur sportif

La commune, la Région et la Fédération Wallonie-Bruxelles devraient avoir confance dans l’expérience et l’expertise des clubs, souvent socialement engagés. Considérons à leur juste valeur leur engagement et leur portée. Attelons-nous à la tâche en partant de leurs besoins et de leur connaissance. Aidons-les en proposant des formations- agrégations pour les travailleurs sportifs, mettons en place une commission paritaire et un statut qui stabilise leur engagement. Pour les questions de structures, d’encadrement, de formation, de valorisation et de planifcation, le rôle des services publics est incontournable et à terme ce que nous souhaiterions, serait la mise en place d’un secteur sportif public fort et de qualité. Les responsables politiques doivent fxer un statut pour les travailleurs sportifs : animateurs, éducateurs, entraîneurs, etc. Les bénévoles représentent une valeur ajoutée pour les organisations et associations, mais ne les substituons pas à du personnel bien formé.
Les entraîneurs, les sauveteurs, le personnel d’entretien, d’accueil ou de la cafétéria sont tous essentiels au bon fonctionnement de nos infrastructures sportives. Le personnel fait de son mieux et est reconnu dans son travail par les utilisateurs. Nous devons mettre cet avantage en avant et le développer. Nous nous opposons donc à la tendance actuelle qui veut qu’on délègue de plus en plus de tâches aux seuls bénévoles dans l’exploitation des halls de sport et des piscines.
Le personnel rémunéré par les pouvoirs publics est très peu nombreux. L’entraîneur de sport est un métier professionnel sans aucun doute possible. Il doit être considéré dans sa fonction comme un travail d’utilité publique réglementé par les lois qui régissent le travail et en aucun cas comme une activité caritative, fruit des aléas du hasard et de la bonne volonté individuelle. Le bénévole est un soutien d’appoint important, mais ne doit en aucun cas remplacer un encadrement professionnel.