Une commune solidaire avec le reste du monde
Schaerbeek est une commune cosmopolite au carrefour de l’Europe et ouverte sur le monde. Dans une commune comme la nôtre, où cohabitent des gens du monde entier, la coopération au développement et la solidarité internationale sont importantes. Elles contribuent à une société plus ouverte et solidaire. Nous estimons que les autorités communales doivent continuer à miser sur la coopération au développement et sur les initiatives des organisations schaerbeekoises actives pour la solidarité internationale. Nous voyons en Schaerbeek une commune solidaire qui s’engage dans une politique locale active pour la paix et qui dénonce notre passé colonial. Une ville qui n’entretient aucune relation avec les régimes d’apartheid et qui témoigne d’une haute estime pour le droit international. Une commune où les citoyens solidaires se retrouvent dans les nombreuses associations prônant la solidarité internationale.
Ce que nous voulons
Un. Nous renforçons la coopération au développement
- Inspirés par les recommandations du mémorandum électoral de la coupole des ONG néerlandophones 11.11.11, nous augmenterons le budget communal pour la coopération au développement. Au début de la nouvelle législature, nous nous fixerons l’objectif d’atteindre progressivement 0,7 % du budget communal consacré à l’aide au développement.
- Nous maintiendrons la coopération de notre commune avec le Sud et l’étendrons aux pays dont de nombreux ressortissants vivent à Schaerbeek ainsi qu’aux pays où sont actives des ONG ou des organisations de la société civile schaerbeekoise.
- Nous soutiendrons les organisations qui travaillent pour la solidarité internationale et qui sensibilisent et organisent les Schaerbeekois autour des thèmes Nord-Sud.
- Nous continuerons à faire de Schaerbeek une commune axée sur le commerce équitable, avec une politique d’achat en faveur du développement durable et des campagnes de sensibilisation.
- Nous veillerons à ce que les autorités communales mènent une politique financière éthique et qui se préoccupe du développement durable et des droits de l’homme. Nous refusons tout investissement dans les énergies fossiles. Nous ne collaborons pas avec des pays ou des entreprises qui soutiennent le terrorisme.
- Nous entretiendrons les liens de jumelage avec Kinshasa, dans une optique décoloniale.
- Nous mettrons en œuvre concrètement la motion de ’commune hospitalière’ qui a été votée dans notre commune de Schaerbeek en assurant un accueil digne aux migrants pour qu’ils ne doivent plus passer la nuit dans la rue. Nous leur garantirons un accès simple à l’aide médicale d’urgence.
- Comme l’a fait Molenbeek sous notre impulsion, nous voulons que le conseil communal de Schaerbeek adopte une motion pour faire respecter les droits de l’homme, des normes sociales et environnementales dans tout marché public.
Deux. Une ville avec une politique locale des prix
- Nous voulons que la commune adopte une position claire en faveur d’un monde sans armes nucléaires.
- Nous voulons renforcer les initiatives et actions de solidarité internationales vers les peuples en guerre ou qui font face à des catastrophes partout dans le monde.
- Nous voulons renforcer toute proposition locale ou nationale pour des initiatives de paix.
Trois. Décoloniser la commune de Schaerbeek
- Nous signalerons les statues et noms de rue qui glorifient des personnages qui ont joué un rôle majeur dans la colonisation belge. Pour chaque monument ou rue de ce type, la commune doit placer un panneau d’information sur ce passé colonial.
- Nous érigerons de nouvelles statues ou baptiserons des rues et des places publiques des noms de personnalités qui ont joué un rôle majeur dans la lutte contre la colonisation belge et pour la libération nationale des peuples du sud. Le combat pour une place Patrice Lumumba à Ixelles à abouti à une première victoire, mais le square qui a été attribué et son état ne sont pas satisfaisants. D’autres personnalités phares de la lutte décoloniale méritent aussi une place dans nos rues, telles que Nelson Mandela, Mohammed Abdelkrim el Khattabi ou encore des militants anticoloniaux belges Jean Van Lierde ou Jules Raskin.
- Notre passé colonial, le néo-colonialisme et les luttes de libération nationale des peuples du Sud doivent être enseignés de manière critique et sans tabous auprès de tous les enfants schaerbeekois.
Quatre. Soutien à la lutte du peuple palestinien
- Nous voulons intensifier nos gestes de solidarité avec le peuple palestinien et isoler davantage le gouvernement d’apartheid israelien. Comme l’a fait Molenbeek sous l'impulsion du PTB en faisant voter une résolution communale excluant la participation aux marchés publics de la commune des entreprises complices de l'occupation israélienne de la Palestine.
- Nous ne collaborerons pas avec les entreprises israéliennes qui soutiennent l’occupation militaire, l’apartheid israelien et la colonisation de la Palestine.
- Nous continuons à développer des partenariats concrets avec des projets de coopération en Palestine, comme celui réalisé par Schaerbeek avec la ville de Naplouse et que le PTB demandait depuis 2012.
Vision
Le citoyen schaerbeekois est un citoyen solidaire. Cela se traduit dans un large éventail d’organisations et d’initiatives dans notre commune. Nous estimons que cette solidarité doit être encouragée et non pas freinée par les autorités communales.
Un. La coopération au développement, peut-on y consacrer plus de moyens ?
Globalement, la Belgique consacre bien trop peu de moyens à la coopération au développement Comme les coupoles CNCD-11.11.11 le demandent, nous voulons prendre l’engagement d’atteindre partout une part de 0,7 % du budget communal consacré à la solidarité internationale. De la sorte, Schaerbeek pourra donner le signal à notre pays qu’il doit accroître sa propre contribution pour atteindre enfin son engagement international de consacrer 0,7 % du revenu national à la coopération au développement.
Pour renforcer la portée de la coopération au développement, nous estimons qu’il est important de ne pas se concentrer uniquement sur les projets dans le Sud, mais aussi de continuer à investir dans un important volet Nord. Un volet Nord qui éduquera et sensibilisera la population autour de thèmes de la coopération et de la solidarité internationale et qui dénoncera le rôle de nos entreprises qui exploitent les peuples du Sud.
Schaerbeek est une commune qui favorise le commerce équitable. C’est une bonne chose. La commune doit s’engager pleinement dans une large politique d’achat qui favorise le développement durable et, pour ce faire, doit faire appel à des experts dans son service d’achat. Lors de l’achat de matériaux de construction, d’équipements de travail, de mobilier, de matériel roulant et d’autres marchandises, un test de durabilité peut être appliqué. À cette politique d’achat, la ville peut associer une campagne de sensibilisation autour des rapports commerciaux inégaux.
Nous voulons qu’en tant qu’acteur public, la commune prenne les devants dans le développement et le respect d’une politique financière éthique. Le scandale Publipart a choqué de nombreux citoyens. Comment se peut-il qu’aujourd’hui des intercommunales investissent de l’argent dans des entreprises qui produisent des armes et qui violent les droits de l’homme ? Schaerbeek doit prendre l’engagement ferme de ne pas commercer avec des pays ou des entreprises qui soutiennent le terrorisme. Nous souhaitons également que ces règles s’appliquent aux sociétés privées avec lesquelles notre commune est en relation.
Kinshasa est la capitale de la République du Congo, qui a été une colonie belge. Etant donné les massacres de masse, l’exploitation et le pillage du pays par les colons, c’est dans une optique décoloniale que nous voulons entretenir un jumelage solidaire.
Notre commune est une commune cosmopolite mais également une commune de transit dans laquelle séjournent de nombreux migrants ayant fui la guerre et la misère. Ils cherchent un avenir meilleur pour eux-mêmes et pour leurs enfants. Nous revendiquons le fait d’être une « commune hospitalière » et nous devons faire en sorte de pouvoir pourvoir un accueil digne aux migrants qui arrivent chez nous. Et cela passe notamment par leur fournir des conditions de logement dignes et un accès à l’aide médicale d’urgence.
Enfin nous voulons nous inspirer de ce que la commune de Molenbeek a réalisé, sous notre impulsion : nous voulons faire respecter les droits de l’homme, des normes sociales et environnementales dans tout marché public. Il faut mettre en œuvre une politique de contrôle avec des sanctions à la clés en cas de non-respect. Cela permettra notamment d’exclure des entreprises qui participent massivement à la destruction de la nature, ou qui collaborent avec les colonies israéliennes.
Deux. Une ville avec une politique locale de paix
En tant que ville avec un regard sur le monde, Schaerbeek mènera également une politique locale de paix et, dans ce cadre, elle enthousiasmera les habitants pour des thèmes liés à la paix. En collaboration avec le monde associatif, la ville proposera un choix éducatif de séries de conférences, de matériel éducatif, de soirées d’informations, d’expositions, etc.
La commune de Schaerbeek peut également s’intégrer à des campagnes promouvant la paix comme celle du mouvement pour la paix autour des communes libres d’armements nucléaires. Schaerbeek a d’ailleurs souscrit à l’initiative Mayors for Peace en mai 2008 mise sur pied par le maire de Hiroshima et qui plaide en faveur de la suppression complète des armes nucléaires. L’initiative réunit 7 500 villes de 163 pays. La commune de Schaerbeek est l’une d’entre elles. Il ne serait donc que logique que notre commune aussi dise non aux armes nucléaires et qu’elle adresse ainsi un signal fort à nos autorités fédérales afin que ces dernières signent le traité des Nations unies en faveur de la suppression des armes nucléaires. 122 pays du monde entier l’ont déjà fait.
Trois. Décoloniser la commune de Schaerbeek
En revenant en arrière sur son passé et en prenant le temps d’y réfléchir, une société se rend mieux compte de vers où elle va. La colonisation du Congo, menée d'abord sous Léopold II (1885-1908) et puis sous l'Etat belge (1908-1960), a été une immense entreprise de pillage. Les ressources ont été volées grâce au travail forcé, à la répression, à la violence armée, à la destruction culturelle et au massacre de masse des Congolais. Depuis l'indépendance du Congo, la Belgique n'a pas fait son travail de conscience sur la colonisation. Or, notre commune est remplie de rues aux noms qui glorifient la colonisation. Le Boulevard Général Wahis rend hommage au gouverneur général de Léopold II au Congo. Il occupait ainsi la fonction administrative la plus importante à l’époque où les pires massacres ont eu lieu dans le Congo de Léopold II d’abord puis le Congo belge ensuite. Grand défenseur du projet colonisateur, il restera un colon dans l’âme puisqu’il fondera également des plantations en Indochine française. Le Boulevard Lambermont rend lui hommage à Auguste Lambermont, qui a été secrétaire général aux affaires étrangères belge. Il est surtout connu pour avoir été le bras droit de Léopold II pour la création de l’État indépendant du Congo. Il a également participé à la Conférence de Berlin de 1885 qui divisera le continent africain entre les puissances coloniales.
La décolonisation de l’espace public pour le PTB c’est prendre conscience de cette histoire et de « faire quelque chose » en ce qui concerne les symboles coloniaux présents dans l’espace public. C’est aussi donner une place aux victimes et à ceux qui ont combattu le colonialisme (développer l'exemple de la place Lumumba). La plupart des monuments, noms de lieux, etc. racontent l'histoire d'une vision de société. Une histoire qui n’est pas la nôtre mais celle de la classe dominante en guerre contre le peuple, du Congo comme le débat actuel l'enseigne mais aussi contre le peuple belge, ce que l'histoire dominante se cache bien de dire. Faisons confiance aux experts qui ont déjà dégagé plusieurs pistes possibles (notamment autour de la statue équestre de Léopold II à Trône), voir éventuellement au cas par cas, mais en tout cas il faut agir. Retirer l’œuvre, la contextualiser, la transformer, la remplacer par une œuvre anti-coloniale qui promeuvent l'égalité et l'émancipation, ou qui illustrent les crimes de Léopold II et consorts, la déplacer dans un espace muséal où elles pourront servir à des fins éducatives? Ainsi, nous pourrons combattre les crimes coloniaux et la persistance du racisme qui en découle avec une vision d'espoir, d'égalité et de solidarité.
Quatre. Soutien à la lutte du peuple palestinien
La Commune de Molenbeek a eu un rôle de pionnière en faisant voter une résolution communale excluant la participation aux marchés publics de la commune des entreprises complices de l’occupation israélienne de la Palestine. Nous nous en inspirerons pour mettre en œuvre une résolution similaire dans la commune de Schaerbeek.Car faire du commerce avec un État d’apartheid n’est pas concevable sur le plan éthique.
Nous voulons poursuivre le développement de projets de collaboration avec la Palestine, comme celui réalisé avec la ville palestinienne de Naplouse et demandé par le PTB depuis 2012.