Une commune sans discrimination, où chaque personne compte

Au PTB, nous voulons unir tous les travailleurs dans leur diversité. Schaerbeek est une commune très diverse. Cette diversité est un atout majeur, pour autant que nous parvenions à offrir à tous et toutes des droits et des chances égaux, garantissant ainsi que la solidarité l’emporte sur la concurrence. Tout dépend de ce qu’on en fait. Il suffit de voir les Diables Rouges, qui sont devenus meilleurs en intégrant les Belges de toute origine avec un Jan, un Thibaut, un Marouane, un Kevin, un Romelu, tous ensemble pour les mêmes objectifs. La diversité est une grande richesse. Tous ensemble on est plus forts.Certaines forces politiques préfèrent diviser pour mieux régner. L’extrême droite sponsorise des vidéos de violences horribles pour propager l’idée que « migration = violence ». La droite dit aux Belges issus de la migration : « Si ça ne vous plaît pas, vous n’êtes pas obligé de rester en Belgique. » Lisez : « Si vous n’êtes pas contents, rentrez chez vous »... comme l’a dit Pierre-Yves Jeholet (MR) durant la campagne électorale. Ou ils essaient d’opposer le « haut » de Schaerbeek contre le « bas ». D’autres courent derrière la droite, en stigmatisant toute une couche de travailleurs et d’habitants qui contribuent à l’économie et à notre société. Alors que certains travailleurs issus de la diversité sont Belges depuis 2-3 générations, y ont construit les métros, ont été applaudis pour leur travail essentiel pendant le covid. Quelle insulte.Il y a des acteurs économiques qui tirent profits de l’exclusion et la discrimination de certains groupes de travailleurs. Parce que ça les arrange que ces travailleurs n’aient pas d’autres choix que d’accepter des petits salaires, d’accepter des conditions de travail indignes ou des loyers trop élevés pour un appart de mauvaise qualité. Dans la Région de Bruxelles-Capitale, deux tiers de la population est issue de l’immigration. La majorité des personnes issues de l’immigration sont arrivées à Bruxelles pour travailler. Mais il arrive encore trop souvent qu’ils soient considérés comme des travailleurs de seconde zone. Ces travailleurs issus de l'immigration, et leurs enfants et petits-enfants nés en Belgique, connaissent une double inégalité : comme fils d’ouvriers et comme fils d’immigrés. Il y a l’exploitation et l’inégalité sociale commune. Et puis ils subissent en plus la discrimination et inégalité des droits, la surreprésentation dans les emplois précaires, l’absence de possibilités de promotion... Ces travailleurs sont aussi souvent considérés comme des citoyens de seconde zone. Cela se passe sur le marché locatif, où pendant le confinement la discrimination envers les personnes avec un nom d’origine nord-africaine a atteint 36%. Cela se passe dans l’enseignement, où les écoliers d’origine nord-africaine ou subsaharienne sont dirigés régulièrement dans des filières techniques ou professionnelles. Ou encore dans l’espace public, où ils sont contrôlés plus souvent par la police. Le risque de vivre dans la pauvreté, d’être au chômage, de vivre dans un logement insalubre ou d’avoir un plus faible niveau de scolarité est beaucoup plus grand lorsque vous n’avez pas la « bonne » couleur de peau ou quand votre nom suggère une origine étrangère. Le racisme est une triste réalité. Et ces discriminations nous affaiblissent tous.Pour unir tous les travailleurs, nous devons éliminer la concurrence. Nous offrons suffisamment d’emplois, d’infrastructures et un enseignement à la mesure de tous les enfants, quelle que soit leur origine ou leur origine sociale. Nous nous attaquons au racisme et à toutes les discriminations parce qu’il est inacceptable qu’une partie de la classe travailleuse ne bénéficie pas des mêmes droits. Nous nous attaquons au racisme, le sexisme et l’homophobie parce qu’ils nous empêchent de combattre ensemble les véritables responsables de l’injustice et de l’inégalité. Nous voulons une société qui soit fière de sa diversité et dans laquelle les travailleurs de toutes origines réalisent à quel point la division et le racisme nuisent à leurs intérêts. On ne peut pas accepter qu’une partie importante de la population et des travailleurs n’aient pas les mêmes droits. Comme classe travailleuse, nous y gagnons tous à lutter contre cette inégalité.D'où que vous veniez, qui que vous aimiez ou qui que vous soyez, vous êtes les bienvenu·es dans la société diversifiée qui fait la richesse de notre commune. La commune a un important rôle à jouer pour accueillir et inclure l’ensemble de ses citoyen·nes de manière égalitaire et digne. Pour changer les mentalités, en finir avec les violences et les discriminations, et permettre l’épanouissement de chacun·e, l’éducation est essentielle. Comme les parents, nos enseignants jouent un rôle pour sensibiliser au respect, à la non discrimination et à la réalité de notre diversité et de nos identités. Si les politiques de prévention et de sensibilisation sont les priorités, il faut aussi s’attaquer frontalement à toute forme de discrimination et aux violences racistes, sexistes ou homophobes qui n’ont aucune place dans notre commune. Le défi d’avoir une commune unie dans la diversité est particulier à Schaerbeek vu son histoire. Notre commune a en effet été pendant des années gangrenée par le racisme et la haine dans sa gestion (les années du bourgmestre Roger Nols) et celle de la police (les années du commissaire Johan Demol). Heureusement les incroyables mobilisations des Schaerbeekois contre le racisme ont largement fait bouger les lignes.

Ce que nous voulons

Un. Une commune où tout le monde comtpe

  • Nous prendrons des mesures sociales suffisantes (CPAS, logement social, travail, enseignement de qualité, maisons médicales avec des soins gratuits, etc.) afin de stopper la concurrence entre les travailleurs.
  • Nous développerons des projets afin de mettre un terme au décrochage scolaire, pour que l’avenir de chaque jeune compte (remédiation, plus d’encadrement et de soutien dans les écoles, etc. Voir le chapitre enseignement de notre programme).
  • Nous lancerons des campagnes de sensibilisation qui renvoient une image positive de l’immigration. La communication officielle de notre commune ainsi que dans l’espace public doit refléter notre diversité dans sa réalité.
  • Nous « décoloniserons » l’espace public et rendrons justice à l’Histoire de l’immigration au sein des programmes scolaires.
  • Nous créerons des maisons de quartier qui développent la rencontre autour de projets interculturels et réellement populaires. Nous y organiserons des assemblées de quartier pour décider tous ensemble de projets. Nous renforcerons les moyens en personnel de ces maisons de quartier.
  • Nous développerons dans les logements publics des projets interculturels et intergénérationnels.
  • Nous multiplierons les activités pour les enfants et les jeunes dans l’espace public. Comme nous l’avons fait à Borgerhout, nous voulons former à Schaerbeek des jeunes responsables pour encadrer leurs activités dans leur quartier et prévenir les conflits grâce au dialogue et à la confiance.
  • Nous continuerons d’encourager un maximum la population à participer au débat démocratique. Notamment en encourageant les non-Belges ayant le droit de vote à s’inscrire en tant qu’électeurs pour les élections. Nous soutenons également les initiatives citoyennes comme 1Bru1Vote : nous voulons engager la commune à œuvrer pour le droit de vote des étrangers aux élections régionales.
  • Nous garantissons  la gratuité de la traduction pour les populations d’origines différentes, à l’aide de services de médiation.

Deux. Une commune qui lutte activement contre toutes les discriminations

  • Nous voulons lancer un vaste plan d’action communal contre toutes les discriminations, qu’elles soient racistes, sexistes ou homophobes, avec des objectifs concrets et une évaluation annuelle par des acteurs de la société civile. Ce plan sera mis en action par un service communal spécialement dédié à l’égalité et la diversité.
  • Nous voulons que la commune organise le « testing anti-discrimination », particulièrement sur le marché du logement et de l’emploi. Nous testons toutes les formes de discriminations, qu'elles soient sur base de sa couleur de peau, l’handicap ou son identité sexuelle. Si la commune ne peut pas sanctionner elle-même, elle doit porter plainte et systématiquement faire appel aux services régionaux compétents.
  • La commune doit utiliser les ressources et campagnes du monde associatif pour sensibiliser plus largement la population. Elle doit promouvoir l’acceptation de la diversité dans l’espace public. 
  • Les agents de quartiers, les gardiens de la paix et les éducateurs de rue doivent être formés pour réagir en cas de discrimination, d’insulte ou d’intimidation dans l’espace public, pour sensibiliser, mais aussi informer sur les sanctions auxquelles les auteurs s’exposent. 
  • Les victimes d’agression, de discrimination ou d’intimidation, doivent être accueillies, prises en charge et soutenues (psychologiquement si nécessaire). Nous prévoyons des places d’accueil et un accompagnement psychosocial pour femmes victimes de violence conjugale, jeunes et mineurs LGBT+ qui ont été mis à la porte de leur maison familiale.
  • Nous formons et sensibilisons le personnel communal pour pouvoir accueillir dignement les personnes dans toute leur diversité, quels que soient leur genre, leur origine, ou identité de genre. Le personnel communal administratif et d’accueil doit être formé à la nouvelle législation, notamment celle concernant les personnes transgenres. Une attention particulière doit être portée aux services de police pour que les victimes de discriminations ou violences soient accueillies dignement et soutenues. Cela vaut aussi dans les maisons médicales sur le territoire de la commune. 
  • Nous mettons en oeuvre le guichet communal anti-discrimination où les citoyens peuvent porter plainte et alerter les services communaux de l’égalité. La commune doit sensibiliser les victimes de discriminations à la nécessité de porter plainte. Les formalités administratives doivent être simplifiées et l’anonymat doit être garanti. Les maisons de quartier feront le relais dans le quartier vers ce guichet anti-discrimination.
  • Nous réalisons et appliquons un plan diversité pour nos services publics et administratifs. Nous voulons que le personnel communal et de police soit formé et sensibilisé de manière intensive au respect de la diversité et à l’interculturalité. 
  • Le personnel communal doit refléter la diversité de sa population. Nous décidons des objectifs contraignants pour garantir une meilleure représentativité, y compris pour des postes à responsabilités, et prenons des actions positives pour y arriver.
  • Nous introduisons des clauses anti-discriminations dans les subsides et marchés publics.
  • La communication écrite et visuelle de la commune doit être diversifiée et inclure tous les publics. Les démarches et les formulaires sont rendus inclusifs.
  • Nous mettons fin à des pratiques ou réglementations discriminatoires comme l’interdiction du port de signes religieux.
  • La commune participe activement à ECCAR, la coalition internationale des villes contre le racisme. Il s’agit d’une initiative créée par l’UNESCO afin d’échanger les bonnes expériences politiques de lutte contre le racisme et les discriminations.

Trois. Apprendre à respecter les différences et agir contre le harcèlement

  • Respecter les différences de chacun.e, ça s’apprend. Comme les parents, nos enseignants ont un rôle à jouer pour que chaque enfant respecte les différences des autres et soit respecté. Chaque enfant a le droit de se sentir bien dans sa peau et en sécurité. Aucun enfant doit vivre l’exclusion ou le harcèlement à cause de ses origines, son identité sexuelle, ou parce qu’il/elle n’a qu’une seule maman, ou deux papas.
  • Ne pas être accepté parce qu’on est différent, peut impacter négativement le bien-être des élèves. Dans des cas lourds, le harcèlement a mené au suicide. Dans nos écoles nous apprenons à prendre soin les uns des autres. Nous éduquons à la tolérance. Nous créons des lieux sûrs où les élèves peuvent parler de leurs différences, relations et émotions, sans peur d’être jugé ou mal vu à cause des différences.
  • Les cours doivent être inclusifs et actualisés pour mieux refléter la réalité de la société et de la nature. Qu’il s’agisse des exemples donnés ou des énoncés d’exercices, mais aussi du contenu des cours scientifiques (ceux de biologie notamment).
  • Nous soutenons des projets d’élèves qui veulent sensibiliser contre toutes les formes de discrimination et violence, quelles soient racistes, sexistes, ou homophobes.

Quatre. Lutter contre le racisme structurel au sein des zones de police

  • Nous mettons en place une politique de zéro-tolérance pour des faits avérés de racisme dans la police et de la part de la police. Nous mettons en place des sanctions sérieuses, efficaces et rapides envers ceux qui ne respectent pas les règles ni la loi. 
  • Stop au phénomène du profilage socio-ethnique. Les gens doivent être contrôlés s’ils font quelque chose de suspect et non pas sur base de leur apparence. Il est inacceptable qu’une partie de notre jeunesse subisse régulièrement des contrôles pour « délit de sale gueule ». Nous défendons l’obligation pour la police de fournir un récépissé de contrôle.
  • Nous devons protéger les policiers qui osent dénoncer les abus, harcèlements, comportements racistes envers des collègues et la population. Nous mettons en place une “ligne verte” pour protéger les lanceurs d’alerte. Il faut garantir qu’ils ne soient pas menacés, mutés, rétrogradés, etc.
  • Contre l’impunité, nous ouvrons une enquête externe en cas de problèmes graves. Nous soutenons la constitution d’un organe indépendant avec implication de la population qui contrôle la police.
  • Pour une police représentative, nous engagerons davantage de policiers qui connaissent bien les zones où ils travaillent. Nous diversifions la police afin qu’elle reflète la population bruxelloise, avec des objectifs chiffrés et des actions positives
  • Nous rendons obligatoire un cycle de formation continue pour sensibiliser sur la diversité, l’antiracisme et la lutte contre les discriminations.
  • Nous organisons des rencontres régulières entre les policiers et les jeunes, dans les zones où ces policiers patrouillent, et des visites guidées approfondies du quartier avec des gens du terrain.

Cinq. Impliquer activement les différentes communautés

  • La liberté de religion et de culte consacrée dans la loi doit être effective.
  • L’interdiction des signes convictionnels sur le lieu de travail comme dans l’enseignement doit être levée, d’autant plus que, dans les faits, elle ne vise principalement que les femmes musulmanes. Cette interdiction est injuste et constitue un frein à l’insertion professionnelle et à l’émancipation sociale.
  • Nous défendons une politique interculturelle active et égalitaire, avec des endroits adaptés prévus pour les différentes fêtes traditionnelles ou religieuses dans l’espace public.
  • Nous voulons organiser le dialogue entre toutes les communautés. Nous voulons les impliquer au niveau organisationnel et nous appuyer un maximum sur les personnes qui bâtissent des ponts entre les cultures.
  • Nous nous opposons à l’instrumentalisation de la question du bien-être animal dans l’objectif de stigmatiser certaines parties de la population en interdisant l'abattage rituel.
  • Nous engagerons une personne en charge de la médiation avec la communauté Rom.  

Vision

Un. Une commune où tout le monde compte

À Bruxelles, 70 % de la population est d’origine étrangère. La super-diversité est une réalité. Mais pour que cette diversité puisse déployer toute sa richesse pour la société, nous devons offrir à chacun les mêmes droits et les mêmes chances. C’est aussi une question de principe, de justice et d’égalité. Pour cela, nous avons besoin d’un encadrement social suffisant en termes d’emplois, de logements sociaux, d’enseignement, de cours de langues pour adultes ou d’accès à la santé. Sinon, c’est la concurrence entre les gens qui s’installe. Quand il y a pénurie, il n’y en a pas pour tout le monde. Mais qui a droit à quoi dans ces conditions ? C’est une concurrence qui sélectionne et qui divise plutôt que d’unir. C’est justement ce qui se passe lorsque les communes et les CPAS pratiquent l’austérité ou décident de limiter les services à la population afin de ne pas « trop attirer les pauvres ». Nous pensons qu’il faut renverser cette logique de pénurie pour investir davantage dans les besoins sociaux. C’est une condition nécessaire à l’égalité dans la diversité.
Plus de 40 % des jeunes d’origine turque ou nord-africaine quittent l’école sans diplôme, alors que ce chiffre est quatre fois moins élevé pour les jeunes d’origine belge. Nous ne pouvons continuer à accepter un tel phénomène social sans réagir. Nous devons développer des projets ambitieux pour mettre fin au décrochage et soutenir les jeunes en difficulté. Nous voulons que la commune de Schaerbeek prenne ses responsabilités au niveau local. Elle doit jouer un rôle important auprès des jeunes en difficulté.
Le moment d’un revirement culturel est aussi venu. Notre commune doit embrasser sa diversité comme une richesse et une fierté. La communication officielle et celle dans l’espace public (Schaerbeek Info, l’annonce des événements organisés dans la commune…) doivent refléter l’image de ses habitants les plus divers. Nous devons lancer des campagnes de sensibilisation et soutenir tout événement mettant en lumière notre diversité. Nous devons aussi « décoloniser » l’espace public et rendre justice à l’Histoire de l’immigration, notamment au sein des programmes scolaires (voir le chapitre sur la solidarité internationale de notre programme). C’est bien le sang des populations colonisées qui a été la source des richesses des grandes fortunes belges. Ce sont les travailleurs d’origine immigrée que les entreprises et l’État ont fait venir, qui ont construit une bonne partie des infrastructures de notre pays, comme le métro bruxellois. Cette histoire de l’immigration est beaucoup trop méconnue. Nous voulons que la commune de Schaerbeek joue un rôle important pour mettre en avant notre histoire commune. Tout le monde a le droit de se sentir inclus dans les questions d’intérêt public prises en main par la collectivité. Et les préjugés et autres formes de racisme doivent être combattus.
À Schaerbeek, de nombreux lieux et avenues (Boulevard Général Wahis, le boulevard Lambermont ou l’avenue Cambier par exemple) font référence à des personnalités liées à la domination coloniale au Congo. Nous voulons décoloniser l’espace public. En revenant en arrière sur son passé et en prenant le temps d’y réfléchir, une société se rend mieux compte de vers où elle va. Les lieux qui renvoient au sanglant passé colonial belge doivent être bien mieux signalés. Pour chaque site, la commune devrait placer un panneau d’information sur ce passé colonial. Ainsi, nous briserons le tabou qui entoure ce passé et nous relancerons le débat à ce propos dans notre commune tellement diverse. Ensemble, on pourra décider d’ajouter de nouvelles statues ou de remplacer certains noms de rues tels ceux susceptibles de choquer certains de nos concitoyens. Ainsi, nous aimerions y voir des allusions à des personnages qui ont joué un rôle clé dans la décolonisation et dans la lutte contre l’apartheid, tels Nelson Mandela ou Mohammed Abdelkrim el Khattabi.
Nous voulons favoriser la rencontre entre tous. Nous devons investir dans des maisons de quartier qui développent la culture populaire dans toute sa diversité. Nous avons besoin de lieux que les habitants puissent s’approprier, où ils participent à des projets de rencontre et d’échange, notamment dans l’espace public, où des assemblées sont organisées pour décider ensemble de projets communs. La commune doit s’armer de travailleurs communautaires et sociaux ancrés dans la diversité et leurs quartiers.
Ces défis, nous sommes en passe de les relever à Borgerhout, un district géré par une administration progressiste avec le PTB. L’échevine PTB de la jeunesse a fait ouvrir des maisons de quartier pour les jeunes. Nous y organisons désormais toutes sortes d’activités pour les enfants et les adolescents dans l’espace public. Des activités gratuites, sans inscription et sans limite. Le taux d’encadrement des jeunes a ainsi été multiplié par dix.
Pour résoudre les tensions et conflits qui surviennent entre les voisins et les jeunes qui jouent dans l’espace public, nous avons lancé, avec le tissu associatif local, le projet
« Plein Patrons ». Des jeunes bénévoles ont ainsi été formés pour encadrer les diverses activités au sein de leur quartier. C’est eux qui font le lien entre les jeunes, les riverains et les autorités. Ils savent comment s’y prendre, ils connaissent leur terrain et respectent leurs semblables. Le nombre de confits a diminué et les jeunes se sont responsabilisés. C’est le contraire des politiques traditionnelles qui tentent de faire fuir les jeunes, qui installent des caméras et qui envoient une police répressive dès la moindre tension. Nos projets tirent leur force de la richesse des quartiers.
Dans une commune où tout le monde compte, tout le monde a quelque chose à dire et a droit à la parole. Nous voulons encourager massivement les habitants non-belges à s’enregistrer en tant qu’électeurs pour les élections communales. Face aux crises démocratiques, économiques et environnementales actuelles, nous pensons que la réponse doit passer par plus de participation démocratique. De très nombreux Schaerbeekois n’ayant pas le droit de vote aux élections régionales vivent, travaillent et élèvent leurs enfants depuis des années ici. Ils participent à la vie de leur quartier avec leurs voisins, paient des impôts. Plus de participation démocratique constitue aussi une manière de s’intégrer dans des aspects supplémentaires de la vie sociale. Nous soutenons les initiatives citoyennes comme celle de « 1Bru1Vote » : nous voulons engager la commune de Schaerbeek à œuvrer pour le droit de vote des étrangers aux élections régionales.

Deux. Une commune qui lutte activement contre toutes les discriminations

Près de 4 Bruxellois.es sur 10 sont d’origine africaine, maghrébine ou moyen-orientale. Pour eux, obtenir un logement, une place dans une école de son choix ou un emploi, c’est trop souvent le parcours du combattant. Les inégalités à l’emploi sur base de l’origine présentent une dimension massive et structurelle selon Actiris. Le taux de chômage des personnes d’origine maghrébine et des afro-descendants est 3 à 4 fois plus élevé que celui des belgos-belges. Même avec des qualifications et un diplôme égal en poche. Nous ne pouvons continuer à accepter un tel phénomène social sans réagir. Si vous faites partie de ce groupe, votre enfant aura 1 chance sur 3 de grandir sous le seuil de pauvreté. Si votre nom est de consonance arabe, votre candidature pour un logement aura plus de 4 chances sur 10 d’être mise directement de côté. Il y a donc un aspect profondément systémique et social dans les discriminations que subissent beaucoup de Bruxellois.es. 

Les travailleurs d’origine étrangère gagnent 10 à 25% de moins que les travailleurs d’origine belge. Il existe des formes de racisme larvé qui justifient cette différence de traitement. Mais surtout la précarité d’une grande partie de la population immigrée pousse ces travailleurs à accepter des emplois difficiles, de mauvaises conditions de travail, de salaire et de sécurité. Ils sont en proie à une exploitation plus féroce encore que le reste de la population. C’est surtout visible dans les secteurs de la construction, de l’horeca ou de l’entretien. Avec la pénurie d’emplois, la concurrence et la pression au sein du marché du travail sont telles que le patronat peut plus facilement diminuer les salaires. Les discriminations jouent ainsi un rôle essentiel dans le système capitaliste : elles accroissent la concurrence entre les gens et permettent d’organiser du dumping afin de tirer vers le bas les salaires et les conditions de travail de l’ensemble de la population. 

Il faut s’attaquer aux causes profondes et agir à grande échelle. Il faut oser aller à l’encontre de l’idée libérale selon laquelle la situation des personnes serait en premier lieu déterminée par des questions de responsabilité individuelle. En parallèle de la lutte contre les discriminations, nous devons aussi lutter contre le racisme qui est un véritable fléau. On ne peut pas se permettre de se laisser diviser. On doit s’unir autour de la défense de nos intérêts communs et contre les politiques responsables des inégalités et injustices structurelles. 

Le racisme a été à la tête de la commune pendant des décennies avec son bourgmestre, Roger Nols. Le racisme a aussi gangrené pendant très longtemps nos services de police. Notamment lorsqu’ils étaient dirigés fin des années 1990 par le commissaire Johan Demol. Le racisme a tué dans notre commune. Le 7 mai 2002, un sympathisant du Vlaams Belang entrait dans l’appartement d’une famille d’origine marocaine à Schaerbeek, tuait les parents Isnasni et blessait deux enfants. Un crime horrible uniquement motivé par le racisme. Aujourd’hui, leur fille, Kenza Isnasni, continue de dénoncer que le climat s’empire : « c’est devenu un argument de campagne, de parler en mal des musulmans. Et cela influe sur la conscience collective des citoyens. »

Mais l’histoire de Schaerbeek est aussi celle d’une incroyable résistance antiraciste de ses habitants. Quand le bourgmestre Roger Nols invite Jean-Marie Le Pen au Neptunium, c’est sous les jets de pierre de milliers de Schaerbeekois que ce dernier est accueilli. C’est grâce à l’indignation créée suite aux révélations du PTB montrant la connexion du commissaire Demol avec la milice fasciste du Front de la Jeunesse qu’il a été mis à la porte de la police de Schaerbeek. Des milliers de citoyens étaient également réunis auprès de Kenza Isnasni pour dénoncer le racisme qui venait de tuer ses parents dans notre commune. Encore maintenant, de nombreux Schaerbeekois s’inscrivent dans la solidarité avec les réfugiés, en leur offrant hébergement, aide matérielle et soutien moral.

Ces résistances ont permis de faire bouger les lignes, de mettre fin au nolsisme et de faire évoluer favorablement la commune. Mais le combat contre le racisme et les discriminations doit continuer à Schaerbeek. 

Les responsables politiques traditionnels, plutôt que de prendre le taureau par les cornes, se contentent trop souvent de déclarations, de bonnes intentions et de mesurettes incitatives. Des labels ont été créés, des plans ont été communiqués et des incitants financiers ont même été distribués pour les entreprises dont la politique de recrutement

« tiendrait compte de la diversité ». Une ordonnance sanctionnant les discriminations a aussi été écrite suite à la pression de la société civile, mais elle n’a donné lieu à aucune condamnation en dix ans. Force est de constater que toutes ces mesures n’ont pas été à la hauteur du problème.

En 2016, a éclaté l’affaire “Samira-Cécile”. Jeune enseignante bruxelloise, Samira postule pour une offre d’emploi. Le directeur de l’école lui répond directement qu’il ne pourra pas la recevoir. Mais Samira décide de ne pas en rester là : le lendemain, elle envoie un autre CV, avec moins de qualifications et au nom de Cécile. Et là, surprise : « Cécile » reçoit une réponse immédiate et enthousiaste de la part du directeur, propositions de rendez-vous à la clé ! 

Ce que Samira a fait pour prouver les pratiques discriminatoires de l’employeur, cela s’appelle un « testing ». À Bruxelles, le PTB a décidé de mener une grande campagne pour que la Région organise elle aussi des testings. Cette revendication a mobilisé un large front associatif. Après plus d’un an de campagne et de pression de la société civile, le gouvernement a fni par s’estimer compétent et s’est distancié du patronat qu’il suivait totalement jusque-là : il a accepté que le testing puisse être pratiqué par l’inspection sociale, mais seulement lorsqu’il y a déjà des indices sérieux de discrimination. C’est une belle première victoire pour l’ensemble du mouvement. Mais la mobilisation devra continuer afin de pousser le gouvernement à agir de manière conséquente : il faut oser mettre en place les moyens financiers et humains suffisants, il faut oser pratiquer des testings systématiques avec sanctions à la clé, sur les marchés du logement et du travail, mais aussi par rapport à l’accès aux services administratifs, éducatifs, de santé ou encore à l’entrée des cafés et boîtes de nuit.

Chaque maison de quartier doit devenir une antenne où les citoyens peuvent porter plainte et alerter les services communaux de l’égalité. Car, pour le moment, peu de gens arrivent à déposer leurs plaintes. Les démarches doivent être simplifiées. Protection et anonymat doivent être garantis. Les victimes doivent être aidées, plutôt qu’abandonnées à leur sort, voire parfois dissuadées. Un enregistrement rapide et efficace est crucial pour combattre les discriminations.

L’exclusion sociale et économique, les politiques sécuritaires purement répressives dans les quartiers et les discours de stigmatisation envers les musulmans ne font qu’engendrer plus de marginalisation, de violence et de repli. On entend beaucoup parler de « tolérance zéro » envers la délinquance dans les quartiers. D’énormes moyens sont mobilisés lors de vastes opérations musclées. Mais où est la tolérance zéro à l’égard du racisme en politique et dans certains services de police ?! De nombreux actes et propos racistes restent impunis et sont implicitement soutenus par les responsables. La police surtout, mais aussi l’administration et les services publics, ne peuvent plus admettre la moindre forme de racisme ou de discrimination en leur sein. Les actes ou propos racistes doivent être interdits et sanctionnés. Les responsables doivent être irréprochables et montrer l’exemple. En amont, des formations intensives doivent avoir lieu pour sensibiliser le personnel.

La commune doit montrer l’exemple et prendre ses responsabilités. Nous voulons que le personnel représente la diversité qui existe au sein de la population. Nous devons fixer des quotas ambitieux pour atteindre cet objectif. Cela doit aussi concerner les postes qualifiés et à responsabilité. Schaerbeek a rejoint la coalition ECCAR et c’est une bonne chose. Il s’agit d’une initiative créée par l’Unesco afin d’échanger les bonnes expériences de lutte contre le racisme et les discriminations. Nous poursuivons le travail pour que cela ait des répercussions sur le terrain. 

Le PTB se bat contre toutes les formes de discriminations. Cela veut dire aussi les discriminations et violences envers les LGBT+. 

Les regards réprobateurs, les insultes et même les menaces envers les LGBT+, ça arrive dans l’espace public, mais aussi au sein de la famille ou sur le lieu de travail. Et parfois: agressions physiques et violence. Nous voulons une société où il est permis à tout un chacun d’être soi-même. Vivre en sécurité est un droit et il est inacceptable qu’actuellement des personnes LGBT+ en soient privées, en étant agressées physiquement lorsqu’elles se déplacent dans l’espace public. S’il est essentiel d’agir en amont et de changer les mentalités en profondeur, il faut aussi pouvoir soutenir les victimes, leur rendre justice et sanctionner les auteurs de délits de manière adéquate (en favorisant des sanctions « éducatives » plutôt que simplement punitives). Nous devons faire en sorte que tout le monde prenne conscience qu’il n’y a aucune place pour la discrimination dans notre société super-diverse.

Les victimes d’agression, de discrimination ou d’intimidation doivent être accueillies, prises en charge et soutenues psychologiquement. Elles doivent aussi être mises en contact avec les experts du monde  associatif. 

Trop souvent des jeunes LGBT+ sont mis à la porte de chez eux par leur famille. Ils et elles se retrouvent alors dans une situation de grande précarité sociale. Il est fondamental de pouvoir les accueillir pour leur offrir un toit, mais aussi une médiation et un accompagnement social et scolaire efficace. Il faut soutenir les « refuges » pour ces jeunes. Ils doivent pouvoir compter sur une aide du CPAS.

Mais actuellement, seule une infime minorité des victimes porte plainte, car cette démarche reste trop compliquée ou trop stigmatisante. La commune doit sensibiliser le public à la nécessité de porter plainte et elle doit tout mettre en œuvre pour faciliter le dépôt de plainte : via les antennes de quartiers, les agents de quartier, les stewards ou les commissariats locaux, dans les meilleures conditions possibles. 

Une attention particulière doit être portée à l’accueil par la police. Car encore trop souvent une victime qui va porter plainte pour une agression homophobe par exemple est traitée sans tact ni discrétion, des questions déplacées lui sont posées, et le caractère aggravant de son agression est sous-estimé, voire remis en question. 

La commune doit aussi former son personnel de terrain (stewards, éducateurs de rue, agents de quartier, policiers) à intervenir dans l’espace public, par le dialogue et la médiation, dès qu’un comportement homophobe a lieu. 

Le choix des mots, le tact et la communication inclusive (représentant la diversité dans tous ses aspects) sont très importants. Nous devons passer au crible l’ensemble des procédures administratives pour rendre les démarches et les formulaires plus inclusifs. Mais nous devons aussi rendre nos courriers, nos affiches, nos campagnes d’information et de sensibilisation totalement inclusives, pour refléter la diversité de la population de manière juste.

Trois. Apprendre à respecter les différences et agir contre le harcèlement

Respecter les différences de chacun.e, ça s’apprend. C’est une responsabilité des parents, mais nos enseignants et écoles ont aussi un rôle à jouer pour que chaque enfant respecte les différences des autres et soit respecté. Chaque enfant a le droit de se sentir bien dans sa peau et en sécurité. Et cela veut dire: aussi à l’école. En Belgique 15% des élèves ont déjà été victimes de harcèlement. Nos écoles ont donc une responsabilité d’agir contre le harcèlement, à la cour de récréation, mais aussi sur les réseaux sociaux. Nos jeunes ne sont pas à l’abri d’insultes, qu’elles soient racistes, homophobes ou visant le physique. Un élève sur cinq a été déjà confronté au racisme à l’école. La majorité de plaintes auprès d’Unia sont liées au racisme et à l’homophobie.  La Belgique obtient de très mauvais résultats en termes de bien-être mental chez les jeunes. En particulier chez les jeunes LGBT+. Le risque pour un jeune LGBT+ de faire une tentative de suicide est de 2 à 7 fois plus élevé que pour les autres jeunes. Environ 20 % des jeunes LGBT+ ont déjà fait une tentative de suicide. Aucun enfant doit vivre l’exclusion ou le harcèlement à cause de ses origines, son identité sexuelle, ou parce qu’il/elle n’a qu’une seule maman, ou deux papas. 

Dans nos écoles nous apprenons à prendre soin les uns des autres. Nous éduquons à la tolérance et à l’antiracisme. Nous créons des lieux sûrs où les élèves peuvent parler de leurs différences, relations et émotions, sans peur d’être jugé ou mal vu à cause des différences. 

Les cours doivent être inclusifs et actualisés pour mieux refléter la réalité et diversité de la société et de la nature. Qu’il s’agisse des exemples donnés dans le cours d’histoire ou dans les cours scientifiques (ceux de biologie notamment).

Dans nos cours, on ne part pas d’une culture comme la seule norme, mais présentons et parlons de la contribution de toutes les cultures à l’humanité. Dans les moments prévus à l’éducation relationnelle et sexuelle, en fin de primaire et en secondaire, on ne se limite pas à la sexualité reproductive hétérosexuelle, mais on présente la diversité existante. 

Nous impliquons les parents dans ces démarches, pour assurer un lien de confiance et en expliquer les enjeux. Le but n’est pas d’imposer quelconque norme (qu’elle soit culturelle ou sexuelle). Il faut y enseigner la tolérance, sensibiliser les jeunes à la réalité de la diversité et créer un climat d’ouverture, de respect et de discussion.

Nous soutenons des projets d’élèves qui veulent sensibiliser contre toutes les formes de discrimination et violence, quelles soient racistes, sexistes, ou homophobes. Des expériences pilotes en Flandre, aux Pays-Bas et dans beaucoup d’écoles aux États-Unis ont permis la création de tels cercles. Les jeunes luttent ainsi concrètement contre les discriminations. Ils créent un climat de tolérance crucial pour le bon développement de toutes et tous. De plus, ils développent leur sens de l’engagement collectif et de la responsabilité citoyenne. C’est un aspect essentiel pour le futur démocratique de notre société. Les écoles communales peuvent être pionnières de ces projets. Réaliser tous ces projets est un défi. Nous avons besoin d’un coordinateur communal pour aider les acteurs et actrices de l’éducation.

Quatre. Lutter contre le racisme structurel au sein des zones de polices

Adil Charrot, un jeune anderlechtois de 19 ans, est décédé à l'issue d'une collision entre son scooter et un véhicule de police dans le contexte d'une course-poursuite en avril 2020. Trois ans après le décès, on apprend via la RTBF, que le policier qui était au volant se serait vanté d’en avoir laissé « un de moins en rue ». Il est accusé de racisme et de sexisme par une policière et plusieurs collègues en interne. La hiérarchie était au courant et n’a rien fait.

Lors d’une sortie team-building sur la Lesse le 1er juin 2023, les agents d’une brigade d’intervention de la zone ouest de Bruxelles, très éméchés, se sont confrontés à un groupe d’adolescents de Molenbeek. Ceux-ci, la plupart d’origine immigrée avec de nombreux primo-arrivants, profitaient d’une excursion scolaire avec plusieurs encadrants. Les faits de violence policière sont d’une rare gravité (tentative de noyade, coups, insultes racistes, menaces et intimidations, tentative d'étouffer l'affaire, tentatives de faire fuiter des mensonges vers la presse, bagarres y compris avec des collègues policiers) et ont provoqué un vif émoi auprès du personnel de l’école, des écoliers et de leurs familles, ainsi que dans l’opinion publique.

Ce sont des faits extrêmement graves, parmi les plus récents mais on aurait pu en prendre beaucoup d’autres, qui révèlent des problèmes structurels de racisme dans notre police. Régulièrement la question des violences policières revient sur le devant de l’actualité, avec des incidents récurrents et mortels, en particulier à Bruxelles. Il y a eu plus de morts officiels suite à un contact avec la police depuis cinq ans que sur les 25 années précédentes (Sourour, Mohamed-Amine, Mounir, Ilyes, Ibrahima, Adil, Mehdi, Sabrina, Ouassim, …). A chaque incident mortel, on se pose des questions sur ce qui s’est vraiment passé, les proches revendiquent la justice et la vérité. Le sentiment d’injustice et d’impunité est grand car peu de procédures judiciaires aboutissent. Des collectifs naissent et commencent à s’organiser (Justice pour Mehdi, Justice pour Sabrina et Ouassim, Justice pour Sourour …).

Il y a aussi en amont, des tensions sous-jacentes sur la multiplication des contrôles de police liés à l’apparence physique. Une partie de notre jeunesse est soumise à un délit de faciès de la part d’autorités publiques dans les quartiers populaires comme l’ont prouvé des études d’Amnesty International, de la Ligue des droits humains ou de Médecins du monde. Le mouvement de jeunes du PTB, RedFox a recueilli des dizaines de témoignages pendant l’été puis l’hiver 2020 en pleine période Covid où le phénomène était particulièrement marqué. Régulièrement ces contrôles arbitraires se poursuivent par une fouille à nu, pratique particulièrement humiliante pour ces jeunes dont le seul tort est d’être noirs ou « arabes ».

Nous voulons une police au service de la population. Suite à la multiplication d’incidents à caractère raciste, nous pensons néanmoins que le mal est profond et qu’il faut une réponse à la hauteur de la situation, afin de protéger la population, mais aussi les nombreux policiers qui veulent bien faire leur travail et souffrent de cette défiance grandissante avec la population. Les forces de l’ordre représentent l’État, on recours à la force, doivent être exemplaires et comme tout le monde soumis à des sanctions en cas de soucis.

Nous soutenons la constitution d’un organe indépendant avec implication de la population qui contrôle la police est une première étape importante contre l’impunité et pour de meilleures relations entre citoyens et police. Avec une représentation des politiques, des avocats spécialisés en droits humains, des associations, des syndicats de police et de bénévoles de la population locale. C'est au sein de cet organe qu'on pourrait porter plainte, qu'on pourrait centraliser les preuves, etc. L’enjeu de la nomination d’office d'un juge d'instruction est crucial en cas de décès suite à une interaction avec la police, si on veut donner une chance d’avoir une enquête sérieuse et indépendante.

Cinq. Impliquer activement les différentes communautés

La liberté de religion et de culte est un droit fondamental, consacré dans la déclaration universelle des droits de l’Homme et la Constitution. La commune se doit de respecter les convictions de chacun. La neutralité signifie que les autorités et l’administration doivent traiter tous les citoyens de manière neutre et égale. Cela ne signifie pas qu’il faut interdire aux employés communaux d'afficher leur appartenance à une communauté religieuse ou philosophique. L’interdiction du port du voile sur le lieu de travail comme dans l’enseignement doit être levée. Cette interdiction est injuste et constitue un frein à l’insertion professionnelle et à l’émancipation sociale.

L’espace public et la politique de la commune doivent être pluralistes. Il n’est pas juste que certains événements religieux récoltent le soutien actif des autorités alors que d’autres sont cachés, voire stigmatisés. C’est une forme de discrimination et d’injustice à combattre. Nous voulons une commune où il est possible de célébrer tant Noël que l’Aïd dans l’espace public et où les différentes communautés sont représentées dans un esprit de partage et de rencontre. C’est à la commune qu’il revient de faire la promotion de l’interculturalité de manière active et positive. Elle doit impliquer au maximum tous les acteurs, déjà nombreux, qui entendent tisser des ponts entre les différentes communautés.