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La friche Josaphat, une chance pour les Schaerbeekois menacée par les promoteures immobiliers

La friche Josaphat, une chance pour les Schaerbeekois menacée par les promoteures immobiliers

Intervention de Leila Lahssaini au conseil communal de Schaerbeek le mercredi 27 octobre 2021

 

Il y a beaucoup à dire sur comment la Région envisage d’aménager la friche Josaphat.


Mais la première chose à dire, c’est rappeler que la friche Josaphat est une chance pour les Schaerbeekois. C’est un immense espace et ce bien, pour l’instant, nous appartient.

La friche est à nous, dans les mains du public.

Pour le PTB, un tel joyau public ne doit pas tomber dans les mains de promoteurs immobiliers privés. Conserver notre patrimoine, c’est essentiel. C’est préserver notre bien commun. C’est aussi la seule manière de développer un projet qui réponde aux besoins et aux soucis sociaux et environnementaux de la population.

Pourtant, votre choix, celui du PS, Ecolo, Défi, cdH, Vooruit, Groen et Open Vld, bref de toute la classe politique traditionnelle, c’est de céder la plus grande partie au privé. Dans le projet de la Région, 55 % de notre bien public est déjà cédé aux barons du béton et rien ne garantit que ce ne sera pas plus. 

Tous les plans que nous avons eus depuis 2014 prévoyaient d’offrir aux promoteurs immobiliers le gros du gâteau. Le nouveau plan ne change rien à ce niveau. Et c’est regrettable que notre commune ne remette pas en question cette logique.

Pour le PTB, il faut empêcher cette privatisation et le gouvernement doit revoir son projet de fond en comble. Pour en faire un nouveau quartier qui reste 100 % dans les mains du public et qui tienne compte des besoins sociaux et des attentes des habitants du Nord-Est de Bruxelles. 

Et parmi ses besoins sociaux, il faut en premier lieu répondre à la crise du logement. Comment pouvez-vous rester aveugles face à la crise du logement ? Les loyers explosent sur le marché privé : + 50 % à Schaerbeek ces 10 dernières années et pour beaucoup de familles, se loger est devenu impayable.

Notre commune était déjà en 2018 parmi les cancres bruxellois en nombre de logements sociaux. Et cela s’est empiré en 3 ans. Entre 2018 et 2021, il y a eu 94 familles en moins bénéficiant d’un logement au sein du Foyer Schaerbeekois. Par contre, la liste d’attente des candidats a elle augmenté de 449. 

Quand on pointe cette situation au sein de ce conseil, la réaction préférée de la majorité et notamment du côté de Ecolo et Groen, c’est de dire qu’il n’y a aucun espace pour les logements. 


Et au lieu de tirer la sonnette d’alarme et de se battre pour que le nouveau quartier à bâtir serve à rattraper le retard historique de logements sociaux dans notre commune, tous les prétextes sont utilisés pour diminuer le nombre de logements publics bon marché.

Entre le premier plan d’aménagement du site présenté en 2014 et celui présenté en 2021, on est passé de 486 logements sociaux à construire à aujourd’hui à peine 263 nouveaux logements sociaux dont seuls 136 se trouvent sur le territoire communal schaerbeekois. 

C’est largement insuffisant. Vous le notez d’ailleurs vous-même : avec ce nombre, on ne pourra même pas satisfaire le besoin de mutations d’occupants des logements du Foyer schaerbeekois nécessitant des rénovations lourdes. Avec vous, la liste d’attente d’un logement social va continuer à s’allonger. Il faut donc d’urgence revoir le Plan à ce niveau. 

Le site Josaphat est aussi un espace vert unique à valoriser. Le nouveau plan a sur ce point fait des avancées substantielles. Mais vous le dites vous même dans votre avis : “Aucun statut particulier (public, privé, commun) n’est connu pour les aménagements extérieurs résiduels (talus) et en intérieur d’îlots (wadis).” Rien n'empêche que des espaces verts publics soient détruits pour en faire des jardins privatifs et être une nouveau cadeau aux promoteurs immobiliers privés. 

L’avis de la commune indique enfin énormément de points d’attention sur des questions de mobilité, d’accès au site pour les PMR ou les cyclistes … Nous vous soutenons là-dessus.

L’avis de la commune pointe aussi à juste titre l’absence d’engagements clairs d’acteurs importants comme la SNCB ou la STIB sur le développement de leur offre de transport sur le site.

Nous sommes également très soucieux que le site permette le développement d’équipements publics communaux, comme une école primaire, secondaire, une crèche et une salle multisport dans de bonnes conditions d’accès et d’exploitation.

Mais le fait de garder le site Josaphat dans les mains du public, 100 % dans les mains du public, est la seule garantie de maintenir un quartier à la mesure des gens, qui tient compte des enjeux de logement, de mobilité, de mixité, de services et du besoin d'espaces verts publics des habitants.