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« C’est quoi cette écriture de nègre? » : malaise et discriminations au home du CPAS de Schaerbeek

« C’est quoi cette écriture de nègre? » : malaise et discriminations au home du CPAS de Schaerbeek

Que se passe-t-il à la Ceriseraie ? », s'interroge Axel Bernard, conseiller communal du PTB. « Depuis 2013, le personnel d'origine africaine de la Cerisaie, le home du CPAS de Schaerbeek réclame du respect et de la considération de la part de la hiérarchie. Ils dénoncent des problèmes d'inégalité de traitement entre les soignants, de racisme, discrimination et harcèlement moral au travail. Ils n'ont jamais été entendu. »

 


Cette situation a pris une nouvelle ampleur avec une remarque choquante de la toute nouvelle directrice de l'établissement. Lors d'un entretien avec un membre du personnel le 3 avril 2019, la directrice de la Ceriseraie s'est exclamée publiquement : « c’est quoi cette écriture de nègre? » en examinant un rapport de travail.

C’est du racisme point. Mais selon cette directrice, il n’y aurait aucune « connotation malveillante » derrière de tels propos. Le pire, c’est la réaction de la présidente du CPAS, l’utradroite Sophie Querton, qui n'y trouve rien à redire et culpabilise la victime. « Il ne faut pas réagir sur l’émotion », nous conseille-t-elle dans La Capitale de ce jour.

« De tels propos sont inqualifiables. Et ne peuvent qu'amplifier, à partir du sommet de la Cerisaie, le climat de racisme et de discriminations dénoncé par le personnel noir de la Cerisaie. », explique Axel Bernard.

Ce climat général inquiète en effet le PTB. Depuis 2013, le personne fait état de maltraitances, d'abus de pouvoir, de comportements agressifs, de conditions de travail difficiles, de discriminations au sein des membres du personnel sur une base raciale. 

Ces faits sont largement connus de la hiérarchie et de la direction du CPAS. Des articles de presse, des témoignages anonymes ou non, des lettres collectives, des rapports de réunion ont relayés de 2013 à aujourd'hui la souffrance du personnel de la Cerisaie.

Des éléments que nous avons à notre connaissance, ils n'ont jamais été entendu par l'ancienne direction du CPAS, dirigé par Mme Dominique Decoux.

Le PTB demande qu'une enquête judiciaire soient ouvertes sur les allégations de racisme de certains membres de la hiérarchie de la Cerisaie. Mais il faut aussi mettre fin le plus rapidement possible au climat malsain qui semble sévir à la Cerisaie. Un audit doit être réalisée sur son fonctionnement et le malaise de son personnel.

« Nous demandons une Commission spéciale du Conseil communal pour examiner l'ensemble des responsabilités - tant dans le chef de la hiérarchie de la Cerisaie que du CPAS -. Le huis-clos et les petits arrangements ont régné jusqu'à présent pour étouffer les plaintes des travailleurs, il est temps d'avoir une procédure indépendante permettant de rétablir un climat de bien-être au travail dans la Cerisaie, qui en particulier met fin aux inégalités de traitement et aux discriminations dont se plaint son personnel. »

Axel Bernard : 0488 056 796

RÉSUMÉ DES FAITS :

 

- Mme N., infirmière à La Cerisaie, se déclara victime de harcèlement au travail, de discrimination et de racisme et adresse un courrier dans ce sens au CPAS en avril 2019.

Elle a reçu une lettre d'avertissement suite à deux problèmes qui seraient survenus à la résidence entre les 28/02 et 02/03/2019.  Cet avertissement a été établi lors d'un entretien entre l'infirmière et Mmes Ghiste (nouvelle directrice de La Cerisaie) et M. (cheffe infirmière 3eme étage).  Mme N. nie être responsable de manquements dans l'exercice de son travail. Elle livre de nombreux éléments pour montrer sa bonne foi. 

 

- Lors de cet entretien, la directrice de la Cerisaie a qualifié l'écriture de Mme N. d'écriture "de nègre". Mme N. a exigé le retrait de ces propos insultants par mail le 03/04/2019 et a été incapable de reprendre son travail par la suite. La directrice répondra le 03/04/2019 : « Pour ce qui est du contenu de votre mail où vous mentionnez que j’ai tenu et je vous cite : « des propos humiliants ou insultants », j’en suis bien désolée et je vous prie de m’excuser pour l’expression que j’ai utilisée et qui ne reflète pas ma pensée. Il n’y a derrière celle-ci aucune connotation malveillante. Sachez que durant tout l’entretien, il n’a jamais été question de désobligeance à votre égard.

En voyant le rapport de transmission, nous avons constaté ensemble que votre écriture était difficilement lisible et incompréhensible : succession de mots et non de phrases. » 

 

- En avril 2019, Mme N. adresse un courrier à la présidente du CPAS au sujet du dossier de licenciement de M. V..  Licenciement qui serait abusif et basé sur la couleur de peau du travailleur.  

 

- Mars 2019 : réunion entre la directrice de La Cerisaie, trois chefs infirmiers (noirs) et l'équipe de nuit (99% de personnes noires). Les travailleurs réclament plus de respect et de considération de la part de la hiérarchie.

 

- 21 mars 2017 : des travailleurs adressent une pétition à Mme Decoux, présidente du CPAS, pour dénoncer des problèmes d'inégalité de traitement entre les soignants, de violence et harcèlement moral au travail, de racisme et xénophobie, de discrimination. 

 

- 7 avril 2017 : Cette pétition n'a eu aucun effet, Mme Decoux a conseillé aux travailleurs de s'adresser aux personnes de confiance. Elle reproche aux travailleurs « la forme et le contenu de la pétition » comme « pas adéquats pour avancer de manière constructive dans la résolution des difficultés de la Cerisaie ».

 

- 4 mars 2015 : article dans le journal La Capitale « La Cerisaie : personnel harcelé ». Les employés de La Cerisaie se plaignent de harcèlement et de conditions de travail difficiles (horaires favorables pour certains travailleurs, défavorables pour d'autres), d'injures et menaces au personnel en public. Cette situation pourrait être due à une forme de racisme vis-à-vis des infirmiers.éres noirs.res. Ni la direction de la maison de repos, ni le CPAS n'ont pris de mesures afin d'améliorer le sort des travailleurs. 

La réaction de Decoux dans La Capitale : « Je prendrai toujours au sérieux les plaintes qui me parviennent, mais je ne peux pas écouter toutes les rumeurs non plus. »  

 

- 27/02/2013 : lettre de l'équipe du 3ème étage à la présidente du CPAS, Mme Decoux, au secrétaire du CPAS et à la directrice des R.H.  Il s'agit d'une lettre anonyme, par crainte de mesures de représailles de la part de Mme Matagne.  Cette lettre fait état de maltraitance du personnel, d'abus de pouvoir, de comportement agressif envers le personnel, de conditions de travail difficiles, de discriminations.  

 

- d'autres éléments : 

1° Mme N., ainsi que d'autres collègues noirs ont été rétrogradés au rang d'aide-soignants par Mme Matagne et le personnel noir est discriminé au niveau des horaires de travail de nuit.

2° Il n'y a pas de délégué syndical à La Cerisaie (l'un ayant démissionné et l'autre étant en incapacité de travail). 

 

 

 

MOTION

 

Inscription d'une motion à l'ordre du jour du Conseil communal 

 

Depuis 2013, le personnel d'origine africaine de la Cerisaie, le home du CPAS de Schaerbeek réclame du respect et de la considération de la part de la hiérarchie. Ils dénoncent des problèmes d'inégalité de traitement entre les soignants, de racisme, discrimination et harcèlement moral au travail. 

 

Cette situation a pris une nouvelle ampleur avec une remarque choquante de la toute nouvelle directrice de l'établissement. Lors d'un entretien avec un membre du personnel le 3 avril 2019, la directrice de la Ceriseraie s'est exclamée publiquement : "c’est quoi cette écriture de nègre?" en examinant un rapport de travail.

 

De tels propos sont inqualifiables. Et ne peuvent qu'amplifier, à partir du sommet de la Cerisaie, le climat de racisme et de discriminations dénoncé par son personnel noir. 

 

Ce climat général est en effet inquiétant. Depuis 2013, le personnel de la Cerisaie fait état de maltraitances, d'abus de pouvoir, de comportements agressifs à son égard, de conditions de travail difficiles, de discriminations au sein des membres du personnel sur une base raciale.  

 

Ces faits sont largement connus de la hiérarchie et de la direction du CPAS. Des articles de presse, des témoignages anonymes ou non, des lettres collectives, des rapports de réunion ont relayés de 2013 à aujourd'hui la souffrance du personnel de la Cerisaie.

 

Des éléments que nous avons à notre connaissance, ils n'ont jamais été entendu par l'ancienne direction du CPAS. 

 

Il faut mettre fin le plus rapidement possible au climat malsain qui semble sévir à la Cerisaie. 

 

Le huis-clos et les petits arrangements ont régné jusqu'à présent pour étouffer les plaintes des travailleurs, il est temps d'avoir une procédure indépendante permettant de rétablir un climat de bien-être au travail dans la Cerisaie, qui en particulier met fin aux inégalités de traitement et aux discriminations dont se plaint son personnel.